S’appuyant sur les compétences des membres du conseil scientifique international, Hypophosphatasie Europe a déployé en direction de la médecine une stratégie de rapprochement et d’accès à l’information.
Ainsi, dès 2004 et tout au long de sa vie, l’association a informé les médecins spécialistes (pédiatres, dentistes, rhumatologues, orthopédistes…) de l’existence de la maladie, du vécu des malades et des difficultés qu’ils rencontraient dans la prise en charge, favorisant toujours le dialogue direct et l’interaction autour d’objectifs communs.
En témoigne d’ailleurs son positionnement tout à fait particulier et très prégnant ─ en direction des trois centres nationaux de référence mis en place dans le cadre des Plans Maladies Rares successifs (Paris Necker et Bicêtre, Strasbourg) ─ dont dépend l’hypophosphatasie et avec lesquels elle collabore toujours très activement.
Pour elle, il est très important de devenir un interlocuteur connu, reconnu et crédible qui compte, pèse, voire compose avec les différentes professions médicales potentiellement confrontées aux malades.
Ne pas être une quantité négligeable et avoir le sentiment d’exister, tel est le leitmotiv qui revient très souvent dans la bouche de nombreuses personnes concernées par une maladie rare.
Ainsi, permettre à la médecine de connaître et de reconnaître l’hypophosphatasie et les malades qui en étaient atteints, a été l’une des priorités de l’association tant les patients et leurs proches étaient (et le sont encore souvent) confrontés à l’errance diagnostique et à la difficulté de pouvoir mettre un nom sur des symptômes qui pouvaient être communs à d’autres pathologies osseuses.
Quant aux chercheurs souvent peu formés et mal informés sur les maladies rares, l’association a cherché à aiguiser leur attention et leur intérêt afin qu’ils aient envie de s’intéresser à ces maladies oubliées de la science et afin de leur donner envie aussi de développer des projets de recherche sur l’hypophosphatasie.
De même, donner à ceux-ci, à l’occasion de rencontres formelles ou informelles, la possibilité de côtoyer des malades et proches de malades et de pouvoir échanger avec eux a contribué à rendre plus humain et plus concret leur travail de paillasse.
Ainsi, pour parvenir à améliorer l’information et la communication en direction des médecins et des chercheurs, le président a tenu à participer, physiquement, à toutes les rencontres médicales et scientifiques qui lui étaient proposées. Il avait alors la possibilité de se montrer, d’expliquer son histoire, son vécu de malade et de se faire aussi le porte-parole des malades et contribuait ainsi largement à rendre cette maladie génétique rare plus visible et plus « lisible » du plus grand nombre.
Les principales spécialités sensibilisées, tant au plan national qu’international, ont été, prioritairement, la génétique, l’odontologie, l’orthopédie, la rhumatologie, etc.
Selon la forme de la maladie et son degré d’expression, ainsi que l’âge du patient, la prise en charge est de fait différente :
En septembre 2017, un jeune enfant de 2 ans (atteint d’une forme très sévère d’hypophosphatasie et adhérent de l’association) a expérimenté la méthode NoTube© mise au point par le Pr Marguerite Dunitz-Scheer et dispensée à Graz, en Autriche.
Hypophosphatasie Europe a voulu en savoir plus sur cette méthode destinée à sevrer les enfants de la sonde entérale et à les conduire sur le chemin de leur autonomie alimentaire.
Pour ce faire, le Pr Dunitz-Scheer a bien voulu jouer le jeu de l’interview, avec l’aimable complicité de Valérie Sulzer, membre de l’équipe NoTube©* !
L’action soutenue des associations de patients touchés par des maladies rares et de leurs instances représentatives ont permis, en France, l’élaboration des Plans Maladies Rares I (2005 – 2008) et II (2011 – 2014) et dans ce cadre, la création des centres nationaux de référence.
S’agissant de l’hypophosphatasie, les centres de référence concernés sont au nombre de trois. Ces centres présentent les avantages de bien connaître la maladie et ses symptômes, de savoir quels tests biologiques pratiquer pour confirmer le diagnostic, de proposer une prise en charge pluridisciplinaire sur un même lieu, de fonctionner en réseaux avec des praticiens formés et informés et de travailler en étroite collaboration avec notre association.
Si, pour diverses raisons, l’accès à l’un de ces centres n’est pas possible. Un médecin généraliste, un pédiatre ou un dentiste peut toujours, dans un premier temps, proposer le recours aux analyses suivantes :
Puis, dans le cas de dosages anormaux, demander une confirmation de diagnostic auprès d’un laboratoire spécialisé.
Coordonnées du Pr Etienne MORNET :
CENTRE HOSPITALIER DE VERSAILLES
Laboratoire de génétique constitutionnelle
Service de biologie
Tél : 01 39 63 80 13 ou 01 39 63 80 14
Jusque récemment, il n’existait aucun traitement de l’hypophosphatasie. Des résultats expérimentaux d’un traitement de substitution enzymatique chez la souris offrent maintenant une possibilité de traitement des malades. Des essais cliniques sur des bébés et des enfants sont en cours mais aucun médicament n’est encore commercialisé dans le monde.
D’autres pistes existent aussi, moins avancées que la substitution enzymatique et qui laissent présager des approches de traitement différentes selon la gravité de la maladie.